Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et que je mords les méchants. Un homme, préposé à garder des figues, lui en ayant vu cueillir une, lui dit : „Il n’y a pas longtemps qu’un homme se pendit à cet arbre”. Eh bien, répondit-il, je le purifierai. Un autre, qui avoit vaincu aux Jeux Olympiques, fixait ses regards sur une Courtisane : Voyez, dit Diogène, ce Bélier de Mars, qu’une jeune fille tire par le cou.Il disoit que les belles Courtisanes ressemblent à de l’eau miellée, mêlée de poison. Dînant un jour à la vue de tout le monde, ceux qui étoient autour de lui, l’appelèrent Chien : Vous l’êtes vous-mêmes, dit-il, puisque vous vous rassemblez autour de moi pour me voir manger. Deux personnes d’un caractère efféminé l’évitoient avec soin. Ne craignez pas, leur dit-il ; le Chien ne mange point de betteraves. On lui demandait d’où étoit un jeune homme qui s’étoit laissé débaucher. De Tégée[1], dit-il. Ayant vu un mauvais lutteur qui exerçait la profession de Médecin, il lui demanda par quel hasard il abattait à présent ceux qui savoient le vaincre autrefois.Le fils d’une Courtisane jetait une pierre parmi du monde assemblé ; Prends garde, dit-il, que tu n’atteignes ton père. Un jeune garçon lui montrant une épée qu’il avoit reçue d’une manière


  1. Le mot grec signifie la ville de Tégée, & un mauvais lieu. Ménage.