Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/63

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peu honnête, il lui dit : L’épée est belle, mais la poignée ne l’est pas. Il entendit louer quelqu’un de qui il avoit reçu un présent : Et moi, dit-il, ne me louez-vous pas de ce que j’ai été digne de le recevoir ? Quelqu’un lui redemandant son manteau, il lui fit cette réponse : Si vous me l’avez donné, il est à moi ; si vous me l’avez prêté pour m’en servir, j’en fais usage. Il répondit à un autre, qui avoit été aposté pour lui dire qu’il y avoit de l’or caché dans son habit, Je le sais bien ; c’est pour cela que je couche dessus quand je dors « Quel gain, lui demanda-t-on, vous rapporte la Philosophie ? » Quand il n’y en auroit pas d’autre, répondit-il, elle fait que je suis préparé à tout événement. Un autre lui demanda d’où il étoit. Je suis, dit-il, Citoyen du Monde. Voyant quelqu’un qui offroit des sacrifices pour avoir un fils, il le blâma de ce qu’il n’en offroit point par rapport au caractere dont seroit ce fils. On lui demandoit sa quote-part de la collecte qu’on faisoit pour les pauvres, il répondit par ce vers : Dépouillez les autres, mais abstenez-vous de toucher Hector[1]. Il appeloit les Courtisannes les Reines des Rois, parce qu’elles demandent tout ce qui leur plaît. Les Athéniens ayant décerné à Alexandre les honneurs de Bacchus, il leur dit : Je vous prie, faites aussi que je sois Sérapis.

  1. Vers d’Homere. Ménage