Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/66

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étoit parfumé : Prenez garde que la bonne odeur de votre tête ne rende votre vie de mauvaise odeur. Il disoit encore que comme les serviteurs sont soumis à leurs maîtres, les méchants le sont à leurs convoitises. Quelqu’un lui demandait pourquoi les esclaves étoient appelés d’un nom qui signifie Pieds d’hommes, il répondit : Parce qu’ils ont des pieds comme les hommes, & une âme formée comme la tienne, puisque tu fais cette question. Il demandait une mine à un luxurieux ; & interrogé pourquoi il souhaitait de celui-là une mine, tandis qu’il ne demandait qu’une obole à d’autres, il répondit : C’est que j’espère désormais recevoir des autres, au-lieu qu’il n’y a que les Dieux qui sachent si tu me donneras jamais quelque chose de plus. On lui reprochait qu’il demandait des dons, pendant que Platon s’abstenait de pareilles demandes. Il en fait aussi, dit-il, mais c’est en approchant sa tête de l’oreille, de peur que d’autres ne le sachent. Voyant un mauvais tireur d’arc, il fut s’asseoir à l’endroit où étoit le but, alléguant que c’étoit de peur que cet homme ne l’attrapât. Il disoit que les amoureux sont la dupe de l’idée qu’ils se forment de la volupté. On lui demandait si la mort étoit un mal : Comment serait-ce un mal, répondit-il puisqu’on ne la sent pas ? Alexandre s’étant subitement présenté devant lui, lui demandait si sa présence ne lui causait point de crainte, il répondit : En quelle qualité voulez-vous que je