Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/95

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de vie, ne prennent de nourriture qu’autant qu’elle est nécessaire, & ne se servent d’autre habillement que du manteau. Ils méprisent la richesse, la gloire & la noblesse. Plusieurs ne se nourrissent que d’herbes, & ils ne boivent absolument que de l’eau froide. Ils n’ont de couvert que celui qu’il rencontrent, ne fût-ce qu’un tonneau, à l’imitation de Diogène, qui disoit que Comme ce qui distingue principalement les Dieux, c’est qu’ils n’ont besoin de rien ; de même celui-là leur ressemble le plus qui fait usage de moins de choses.

Ils croient, comme dit Antisthène dans Hercule, que la vertu se peut apprendre, & que lorsqu’on l’a acquise, elle ne peut se perdre. Ils disent que le Sage est digne d’être aimé, qu’ils ne pèche point, qu’il est ami de celui qui lui ressemble, & qu’il ne se fie nullement à la fortune. Ils appellent indifférentes les choses qui sont entre le vice & la vertu ; en quoi ils suivent les sentiments d’Ariston de Chio.

Voilà pour ce qui regarde les Philosophes Cyniques. Venons à présent aux Stoïciens, qui ont eu pour chef Zénon, disciple de Cratès.