Page:Diogène Laërce - Vies - tome 2.djvu/99

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dit-on, les figues vertes, & à se chauffer au soleil.

Nous avons fait mention qu’il eut Cratès pour Maître. On veut qu’ensuite il prit les leçons de Stilpon, & que pendant dix ans il fut auditeur de Xénocrate, au rapport de Timocrate dans Dion. Polémon est encore un Philosophe, dont il fréquenta l’école. Hécaton, & Apollonius Tyren, dans le premier livre sur Zénon, rapportent que ce Philosophe ayant consulté l’oracle pour savoir quel étoit le meilleur genre de vie qu’il pût embrasser, il lui fut répondu que c’étoit celui qui le ferait converser avec les morts. Il comprit le sens de l’oracle, & s’appliqua à la lecture des Anciens. Voici comment il entra en connaissance avec Cratès. Il avoit négocié de la pourpre en Phénicie, qu’il perdit dans un naufrage près du Pirée. Pour lors déjà âgé de trente ans, il vint à Athènes, où il s’assit auprès de la boutique d’un Libraire, qui lisait le second livre des Commentaire de Xénophon. Touché de ce sujet, il demanda où se tenoient ces hommes-là. Le hasard voulut que Cratès vînt à passer dans ce moment. Le Libraire le montra à Zénon, & lui dit : ,, Vous n’avez qu’à suivre celui-là''. Depuis lors il devint disciple de Cratès ; mais quoiqu’il fût d’ailleurs propre à la Philosophie, il avoit trop de modestie pour s’accoutumer au mépris que les Philosophes Cyniques faisoient de la honte. Cratès, voulant