Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/125

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tous les morts, mais qu’il n’avait pas pu voir leur reine.

On demandait à Aristippe ce que doit apprendre un enfant bien élevé : « Ce qui doit lui servir, dit-il, quand il sera homme. »

Quelqu’un lui ayant reproché d’avoir quitté Socrate pour Denys, il répondit : « J’ai fréquenté Socrate quand j’avais besoin de leçons, et Denys quand j’ai eu besoin de délassements. »

Son enseignement l’ayant enrichi, Socrate lui disait : « Qu’est-ce qui t’a procuré tant d’argent ? — Ce qui t’en a valu si peu, » répliqua-t-il.

Une courtisane lui dit un jour : « Je suis enceinte par ton fait. — Autant vaudrait, répondit-il, après avoir traversé un buisson, dire quelle épine t’a piquée. »

Quelqu’un lui reprochait de délaisser son fils, comme s’il ne lui était rien : « Nous savons aussi, dit-il, que la salive et la vermine viennent de nous, et cependant nous les rejetons le plus loin possible, comme choses importunes. »

Un jour Denys envoya un livre à Platon, et à lui de l’argent. Quelqu’un lui faisant remarquer cette différence, il dit : « C’est que j’avais besoin d’argent, et Platon de livres. »

Un autre lui ayant demandé ce que Denys avait à lui reprocher : « Ce que tout le monde me reproche, » répondit-il.

Comme il demandait de l’argent à Denys, celui-ci lui dit : « Ne m’as-tu pas déclaré que le sage ne manquait jamais de rien ? — Donne toujours, reprit-il, et nous verrons cela ensuite. » Puis, lorsqu’il eut obtenu, il ajouta : « Tu vois bien que je ne manque de rien. »