Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/13

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II.

La vie de Diogène de Laërte est complètement inconnue, et il n’y a guère lieu de s’en plaindre : peu nous importe après tout l’existence probablement assez obscure d’un de ces mille rhéteurs grammairiens qui pullulaient dans l’école d’Alexandrie. J’essayerai cependant de déterminer à quelle époque il florissait et quelles étaient ses opinions philosophiques, parce que cela n’est pas sans intérêt pour l’appréciation et la critique de son ouvrage ; ce sont là du reste les seuls points sur lesquels il soit possible d’établir quelque induction. Sa patrie ne nous est connue que par le titre même de l’ouvrage, Λαερτίου Διογένους… Diogène de Laërte ; si tant est cependant que le mot Λαερτίου désigne ici la ville de Laërte en Cilicie ; quelques critiques ont traduit : Diogène, fils de Laërte, et je n’oserais pas affirmer contre eux que le mot Λαέρτιος n’est pas un nom patronymique. Eustathe, dans le commentaire sur l’Iliade, livre XIII, lui donne le surnom de Λαέρτης, et Tzetzes l’appelle Διογενιανός. On peut choisir entre ces divers noms ou surnoms et les hypothèses auxquelles ils donnent lieu ; la question est de médiocre importance, et si je l’ai résolue en traduisant Diogène de Laërte, c’est uniquement parce qu’il fallait prendre un parti.