Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/144

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désignerait-il l’un plutôt que l’autre ? Il ne désigne donc personne en particulier. » Ou bien encore : « Le légume en général n’est pas celui qu’on me montre, car le légume existait il y a dix mille ans ; ceci n’est donc pas le légume proprement dit. »

On rapporte qu’étant à converser avec Cratès, il coupa court à l’entretien pour aller acheter du poisson : « Tu laisses-là notre discours, lui dit Cratès en le poursuivant. — Non pas, reprit-il ; je garde le discours : c’est toi que je laisse ; le sujet de notre discours reste, mais les provisions se vendent et s’emportent. »

On a de lui neuf dialogues faiblement écrits : Moschus, Aristippe ou Callias, Ptolémée, Chérécrate, Métroclès, Anaximène, Épigène, un dialogue à sa Fille, Aristote. Héraclide prétend que Zénon, le fondateur du Portique, avait entendu ses leçons. Hermippe nous apprend qu’il mourut vieux et prit du vin pour hâter sa fin. J’ai fait sur lui cette épigramme :

Vous connaissez sans doute Stilpon de Mégare ; la vieillesse le surprit ; vint ensuite la maladie, triste attelage ! mais il trouva dans le vin un meilleur conducteur pour son misérable char ; il le but et franchit le terme.

Sophilus le comique s’est égayé aux dépens de Stilpon ; il dit dans la pièce intitulée les Noces :

Stilpon a puisé ses raisons dans la besace de Charinus.