Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/160

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Platon avait encore dessein d’aller trouver les mages ; mais la guerre qui désolait l’Asie l’en empêcha. De retour à Athènes, il se mit à enseigner à l’Académie ; c’était un gymnase planté d’arbres et ainsi appelé du nom du héros Académus, comme l’atteste Eupolis, dans les Soldats libérés :

Sous les promenades ombragées du dieu Académus.

Timon dit également, à propos de Platon :

À leur tête marchait le plus large[1] d’eux tous, un agréable parleur, rival des cigales qui font retentir de leurs chants harmonieux les ombrages d’Écadémus.

Remarquons ici que le mot Académie s’écrivait primitivement par un E : Écadémie.

Platon était ami d’Isocrate. Praxiphane nous a conservé un entretien sur les poëtes, qu’ils eurent ensemble dans une maison de campagne où Platon avait reçu Isocrate. Aristoxène dit qu’il prit part à trois expéditions : celle de Tanagre, celle de Corinthe et celle de Delium, où il remporta le prix de la valeur.

Platon a fait un mélange des doctrines d’Héraclide, de Pythagore et de Socrate : il a emprunté à Héraclide ce qui concerne les sens ; à Pythagore ce qui regarde l’entendement ; à Socrate les théories politiques. Quelques auteurs, entre autres Satyrus, prétendent qu’il écrivit à Dion, en Sicile, de lui acheter auprès de Philolaüs trois ouvrages pythagoriciens moyennant cent mines. Il était alors dans l’opulence ; car Onétor assure, dans l’ouvrage intitulé si le Sage peut s’enrichir, qu’il avait reçu de Denys plus de quatre-vingts talents. Il a beaucoup emprunté aussi

  1. Allusion à son nom.