Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/176

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que cette dernière portait des habits d’homme. Quelques-uns mettent aussi Théophraste au nombre de ses disciples ; Chaméléon ajoute encore l’orateur Hypéride et Lycurgue ; Démosthène est également cité par Polémon ; enfin Sabinus prétend, au quatrième livre des Méditations, que Mnésistratus de Thasos avait reçu les leçons de Platon, et il appuie son opinion de preuves assez vraisemblables.

Connaissant ta prédilection bien légitime pour Platon[1], et le charme tout particulier que tu trouves dans ses doctrines, j’ai cru nécessaire d’exposer ici la nature de ses écrits, l’ordre de ses dialogues et la méthode qu’il a suivie ; en un mot, de joindre à sa vie une esquisse sommaire de son système ; car ce serait, comme on dit, envoyer des hiboux à Athènes que de descendre pour toi aux détails particuliers.

Zénon d’Élée passe pour avoir le premier composé des dialogues ; cependant Aristote, au premier livre des Poëtes, et Phavorinus dans les Commentaires, prétendent que cet honneur revient à Alexaminus de Styra ou de Téos. Quoi qu’il en soit, Platon, grâce aux perfectionnements qu’il a introduits dans ce genre, peut revendiquer, ce semble, non-seulement la première place, mais même la gloire de l’invention.

Le dialogue est un discours par demandes et par réponses, sur quelque sujet de philosophie ou de politique, discours composé avec art et élégance, et conservant aux personnages leur caractère propre. La dialectique est l’art de la discussion ; elle enseigne à réfuter ou à établir une opinion au moyen du dialogue.

  1. Diogène avait dédié son ouvrage à une femme, probablement Arria.