Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/191

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Dans ses dialogues il dérive la justice de Dieu même, afin d’engager plus fortement les hommes à bien faire par la crainte des châtiments réservés aux méchants après la mort. Quelques auteurs lui ont reproché à ce sujet de faire abus des mythes ; car voulant détourner de l’injustice par l’incertitude du sort qui nous est réservé après la mort, il mêle souvent des fables à ses doctrines.

Aristote lui prête les classifications suivantes :

Les biens se divisent en biens de l’âme, biens du corps et biens extérieurs : la justice, la prudence, le courage, la tempérance et les autres vertus du même genre sont des biens de l’âme ; la beauté, une bonne constitution, la santé, la force sont des biens corporels ; parmi les biens extérieurs il range les amis, la prospérité de la patrie, la richesse. — Il y a donc trois espèces de biens ; ceux de l’âme, ceux du corps et les biens extérieurs.

Il y a également trois espèces d’amitié : amitié naturelle, sociale et de simple hospitalité. La première est celle des parents pour leurs enfants, des proches entre eux ; elle est commune à tous les animaux. L’amitié sociale résulte de liaisons personnelles et ne doit rien à la naissance ; telle est celle de Pylade pour Oreste. L’amitié de simple hospitalité a pour base des rapports avec les étrangers, ou un commerce épistolaire. — On divise donc l’amitié en trois genres, suivant qu’elle repose sur la nature, sur des relations intimes, ou sur des rapports d’hospitalité.

Il y a cinq espèces de gouvernement : démocratique, aristocratique, oligarchique, monarchique et tyrannique. Le gouvernement démocratique est celui dans lequel le peuple administre lui-même, nomme aux charges et fait les lois. Dans les États aristocratiques