Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/199

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d’autres indifférentes : mauvaises, celles qui sont toujours nuisibles, comme l’incontinence, l’intempérance, l’injustice et les vices analogues ; bonnes, celles qui sont opposées aux précédentes ; indifférentes, celles qui sont tantôt utiles, tantôt nuisibles, comme se promener, être assis, manger, ou bien qui ne sont ni utiles, ni nuisibles ; en un mot, celles qui en elles-mêmes ne sont ni bonnes ni mauvaises.

Trois choses constituent un État bien réglé : de bonnes lois, l’obéissance aux lois établies, de bonnes mœurs et la fidélité aux coutumes qui tiennent lieu de lois. Trois choses constituent également un État mal réglé : de mauvaises lois relativement aux étrangers et aux citoyens, la désobéissance aux lois, l’absence complète de toute loi.

Il y a trois espèces de contrariété : premièrement le bien est opposé au mal, à titre de contraire ; par exemple, la justice à l’injustice, la prudence à l’imprudence, et ainsi de suite. En second lieu, le mal est opposé au mal, ainsi la prodigalité à l’avarice, un châtiment injuste à un châtiment mérité ; ce sont là autant de maux contraires l’un à l’autre. Enfin il y a contrariété entre choses indifférentes : le léger est le contraire du lourd, la rapidité de la lenteur, le noir du blanc. Ainsi trois espèces de contrariété : entre le bien et le mal ; entre le mal et le mal ; entre choses indifférentes.

Il y a trois espèces de biens : ceux qu’on possède, ceux auxquels on participe, ceux qu’on réalise en soi. Ainsi on possède la justice et la santé. Il est des biens au contraire que l’on ne possède pas, mais avec lesquels on est en participation : tel est le bien en soi ; nous ne le possédons pas, mais nous y participons. Pour d’autres biens il n’y a ni possession ni partici-