Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les définitions ; il s’arrête longuement aux opinions des grammairiens sur l’ordre et la division des dialogues ; il va même jusqu’à indiquer les signes en usage dans les manuscrits et leur valeur ; quant à la doctrine, elle est à peine esquissée. La vie d’Aristote se réduit à peu près aux détails biographiques et à un catalogue d’ouvrages. Il est plus prolixe à l’égard des stoïciens ; mais là encore il ne s’attache qu’à la partie extérieure, à la charpente du système ; il ne nous fait grâce d’aucun des sophismes qui avaient cours dans le Portique ; on le suit à grand’peine à travers les divisions sans nombre dans lesquelles se complaît le génie subtil de Cléanthe et de Chrysippe ; mais il faut renoncer à trouver chez lui une exposition seulement suffisante de cette grande doctrine morale qui a fait la gloire du stoïcisme. En revanche, les facéties triviales d’Aristippe, de Diogène de Sinope, se présentent en foule sous sa plume et remplissent des livres entiers ; on trouve le testament d’un philosophe, ou son épitaphe, là où l’on aimerait à rencontrer quelques détails sur la pensée à laquelle il a attaché son nom. Ce n’est pas que toutes ces raretés soient absolument sans valeur ; on désirerait seulement que le choix en fût plus judicieux, et qu’une érudition confuse n’étouffât pas la critique sous les matériaux qu’elle entasse au hasard.

Aucun auteur n’a légué à la critique future plus de