Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/243

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s’ils l’ont mérité. On veillera aussi à ce que les statues que j’ai commandées à Gryllion soient mises en place lorsqu’elles seront terminées, ainsi que celles de Nicanor et de Proxène, que j’avais l’intention de lui commander, et celle de la mère de Nicanor. On fera également mettre en place celle d’Arimnestus, qui est exécutée ; car il n’a pas laissé d’enfants, et je désire qu’un monument conserve son souvenir. On consacrera à Cérès la statue de ma mère, soit à Némée, soit ailleurs si on le juge convenable. Quel que soit le lieu que l’on choisisse pour mon tombeau, on y déposera les restes de Pythias, conformément à sa volonté. Enfin, Nicanor remplira le vœu que j’ai fait pour sa conservation, et consacrera à Jupiter et à Minerve sauveurs, dans Stagire, des animaux de pierre de quatre coudées.

Telles sont ses dispositions testamentaires. On raconte qu’il se trouva chez lui à sa mort une foule de vases de terre. Lycon rapporte qu’il avait coutume de se baigner dans un bassin rempli d’huile chaude qu’il revendait ensuite. On dit aussi qu’il s’appliquait sur la poitrine une outre remplie d’huile chaude, et qu’au lit il tenait à la main une boule de cuivre suspendue au-dessus d’un bassin, afin que cette boule en tombant le réveillât.

On cite de lui une foule de sentences remarquables : quelqu’un lui ayant demandé ce qu’on gagnait à mentir, il répondit : « De n’être pas cru quand on dit la vérité. »

On lui reprochait d’avoir donné l’aumône à un méchant homme : « J’ai eu pitié de l’homme, dit-il, et non du caractère. »

Il disait fréquemment à ses amis et aux nombreux visiteurs qui se pressaient autour de lui, en quelque lieu qu’il se trouvât, que la vue perçoit la lumière au moyen de l’air ambiant et l’âme par l’intermédiaire des sciences.

Souvent aussi il critiquait les Athéniens de ce