Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/250

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Il admet un double critérium : les sens pour les représentations sensibles, l’entendement pour les idées morales et toutes celles qui ont rapport au gouvernement des villes, à l’administration domestique, aux lois. La fin de l’homme, selon lui, est la pratique de la vertu dans une vie parfaite. Le bonheur se compose de trois espèces de biens : ceux de l’âme, les premiers en dignité ; ceux du corps, comme la santé, la force, la beauté et les autres avantages du même genre ; enfin les biens extérieurs, richesse, naissance, gloire, etc.

La vertu seule ne suffit point au bonheur ; il faut qu’il s’y joigne les biens extérieurs et ceux du corps ; de sorte que le sage sera malheureux s’il est accablé par la pauvreté et rongé par la douleur ou par d’autres maux semblables. Cependant le vice à lui seul rend malheureux, eût-on en abondance les biens extérieurs et ceux du corps. Les vertus ne sont pas nécessairement liées l’une à l’autre, car on peut posséder la prudence et la justice sans la tempérance et la continence. Le sage n’est pas sans passions, mais seulement modéré dans ses passions.

Il définissait l’amitié : « une bienveillance égale et réciproque, » et distinguait trois espèces d’amitié : celle qui naît des liens du sang ; l’amitié érotique et celle qui résulte des relations d’hospitalité. Il distinguait également deux sortes d’amour, l’amour charnel et l’amour philosophique. Il pensait que le sage peut aimer, se mêler des affaires publiques, se marier et vivre dans la société des rois.

Trois genres de vie, selon lui : spéculative, pratique, voluptueuse ; la première de beaucoup supérieure aux autres. Il regardait les connaissances libérales comme utiles à l’acquisition de la vertu. Enfin personne n’a poussé plus loin que lui la recherche des causes natu-