Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/304

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Au sortir du bain, quelqu’un lui demanda s’il y avait beaucoup d’hommes à se baigner ; il dit que non. Un autre lui demanda s’il y avait beaucoup de monde : « Oui, » dit-il.

Platon avait défini l’homme un animal à deux pieds sans plumes, et cette définition avait fait fortune. Diogène pluma un coq et le porta dans l’école du philosophe, en disant : « Voilà l’homme de Platon ; » ce qui fit ajouter à la définition : à larges ongles.

On lui demandait à quelle heure il fallait dîner : « Si vous êtes riche, répondit-il, quand vous voudrez ; si vous êtes pauvre, quand vous pourrez. »

Voyant chez les Mégariens les moutons soigneusement couverts de peaux[1], tandis que les enfants étaient nus, il dit qu’il valait mieux être le mouton des Mégariens que leur fils.

Quelqu’un l’ayant heurté avec une poutre, lui cria ensuite gare : « Veux-tu donc, reprit-il, me heurter une seconde fois ? »

Il appelait les orateurs « les serviteurs de la populace » et les couronnes « des bulles de gloire. » Ayant allumé une lanterne en plein jour, il s’en allait criant : « Je cherche un homme. » Il se tenait un jour sous une fontaine et se faisait inonder ; comme les assistants s’apitoyaient sur son compte, Platon, qui était présent, leur dit, en faisant allusion à sa vanité : « Si vous voulez avoir pitié de lui, allez-vous-en. »

Quelqu’un lui ayant donné un coup de poing, il s’écria : « Grands dieux ! je ne m’étais pas aperçu que je me promenais avec un casque sur la tête. »

Midias lui donna un jour un coup de poing en lui disant : « Il y a trois mille drachmes toutes comptées

  1. Pour que leur laine fût plus douce.