Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/330

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citoyens. Il ajoute que son ardeur pour la philosophie lui valut cette mention du comique Philémon :

L’été il portait un vêtement épais, et l’hiver de mauvais lambeaux, pour s’endurcir à la douleur.

Dioclès dit que Diogène lui persuada de laisser ses biens en friche, et de jeter à la mer l’argent qu’il pouvait avoir. Il rapporte aussi que la maison de Cratès fut détruite sous Alexandre, et celle d’Hipparchie sous Philippe. Quelques-uns de ses parents vinrent à plusieurs reprises le solliciter de renoncer à son dessein ; mais il les chassa avec son bâton et resta inébranlable. On lit dans Démétrius de Magnésie qu’il avait placé de l’argent chez un banquier, à la condition de le rendre à ses enfants s’ils n’étaient pas philosophes, et de le donner au peuple dans le cas contraire, persuadé que s’ils étaient philosophes ils n’auraient besoin de rien. Ératosthène rapporte qu’il eut d’Hipparchie, dont nous parlerons plus tard, un fils nommé Pasiclès ; et que lorsqu’il fut arrivé à l’âge viril, il le conduisit lui-même dans un lieu public, et lui dit en lui montrant une esclave : « Voilà le mariage que ton père te destine ; ailleurs tu trouveras l’union adultère, mariage tragique, qui a pour fruits l’exil et le meurtre ; ou bien encore la fréquentation des courtisanes, mariage comique, qui conduit à la folie par l’intempérance et l’ivresse. »

Il avait un frère nommé Pasiclès, qui fut disciple d’Euclide.

Phavorinus, au second livre des Commentaires, cite de lui ce bon mot  : il intercédait pour quelqu’un auprès d’un chef de gymnase et lui touchait les cuisses ; l’autre se fâchant, il lui dit : « Eh quoi ! ne sont-elles pas à toi aussi bien que tes genoux ? »