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CHAPITRE PREMIER.


THALÈS.

Hérodote, Duris et Démocrite rapportent que Thalès, fils d’Examius et de Clobuline, était de la famille des Thélides, l’une des plus illustres de Phénicie, et issue elle-même de Cadmus et d’Agénor, au dire de Platon. Le premier il reçut le nom de sage, sous l’archontat de Damasias à Athènes[1]. Ce fut aussi à la même époque, suivant Démétrius de Phalère dans la Liste des Archontes, que les sept sages furent ainsi nommés. D’après ces témoignages, Thalès aurait obtenu le droit de cité à Milet, lorsqu’il y arriva avec Nélée chassé de Phénicie. Mais l’opinion la plus accréditée est qu’il était originaire de Milet, et d’une illustre famille. Après s’être consacré d’abord aux affaires publiques, il se livra à l’étude de la nature, mais ne laissa aucun ouvrage, selon quelques auteurs ; car l’Astronomie nautique qui porte son nom est, dit-on, de Phocus de Samos. Callimaque lui attribue la découverte de la petite Ourse et s’exprime ainsi dans les Iambes :

C’est lui, dit-on, qui reconnut la constellation du Chariot,
Sur laquelle les Phéniciens règlent leur navigation.

Quelques auteurs soutiennent qu’il a écrit, mais seulement sur deux points particuliers, le solstice et l’équinoxe, jugeant tout le reste impossible à expliquer[2]. D’autres, et parmi eux Eudème, dans l’His-

  1. L’archontat de Damasias tombe l’an 586 avant J.-C.
  2. Je lis avec Casaubon et Scaliger : Τὰ ἄλλ’ ἀκατάληπτα.