Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/37

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pas à avoir des enfants : « C’est, dit-il, que j’aime les enfants[1]. »

Sa mère le pressant de se marier, il répondit : « Il n’est pas temps encore. » Plus tard, lorsqu’il fut d’un âge mûr, comme elle renouvelait ses instances, il dit : « Il n’est plus temps. »

Hiéronymus de Rhodes rapporte, au second livre des Mémoires divers, que voulant montrer qu’il était facile de s’enrichir, il prit à ferme tous les pressoirs à huile, dans la prévision d’une excellente récolte, et en retira des sommes considérables.

L’eau était pour lui le principe de toutes choses ; il soutenait encore que le monde est vivant et rempli d’âmes. On dit aussi que ce fut lui qui détermina les saisons et partagea l’année en trois cent soixante-cinq jours. Il n’eut aucun maître, à l’exception des prêtres qu’il fréquenta en Égypte. Hiéronymus dit qu’il calcula la hauteur des pyramides, en prenant pour base leur ombre au moment où les ombres sont égales aux objets. Minyès le fait vivre dans la familiarité de Thrasybule, tyran de Milet.

On connaît l’histoire du trépied trouvé par des pêcheurs, et que les Milésiens offrirent aux sages : Des jeunes gens d’Ionie achetèrent, dit-on, un coup de filet à des pêcheurs de Milet ; un trépied ayant été tiré de l’eau, une contestation s’éleva, et les Milésiens ne pouvant accorder les parties, envoyèrent consulter l’oracle de Delphes. Le dieu répondit en ces termes :

Enfants de Milet, vous m’interrogez au sujet du trépied :
Je l’adjuge au plus sage.

En conséquence, on le donna à Thalès, qui le trans-

  1. On sait assez ce que les anciens entendaient par aimer les enfants.