Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/373

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externe ; par exemple : Dioclès est vivant ; impossibles, ceux qui ne peuvent en aucune façon être vrais, comme la terre vole. Le jugement nécessaire est celui qui, non-seulement est vrai, mais qui ne peut même pas être faux, ou bien qui, susceptible de fausseté en lui-même, ne peut cependant pas être faux grâce à des raisons externes ; par exemple : la vertu est utile. Le jugement contingent est vrai, sans que pourtant aucune raison externe s’oppose à ce qu’il soit faux : Dion se promène. On appelle vraisemblables ceux qui réunissent le plus grand nombre de probabilités, comme : Je vivrai demain.

Resterait à indiquer encore diverses espèces de jugement, à parler de la transformation d’une proposition vraie en une fausse, de la conversion ; mais nous en traiterons ailleurs plus au long.

Le raisonnement, dit Crinis, est composé d’un ou de plusieurs lemmes[1], d’une assomption[2] et d’une conclusion ; exemple : S’il fait jour, il fait clair ; or il fait jour ; donc il fait clair.

Lemme : S’il fait jour, il fait clair ;

Assomption : il fait jour ;

Conclusion : donc il fait clair.

Le trope est le raisonnement réduit à la forme logique : Si le premier est vrai, le second l’est aussi ; or le premier est vrai, donc le second.

Le logotrope est un composé du raisonnement et du trope : Si Platon vit, Platon respire ; or, le premier est vrai, donc le second. Le logotrope a pour objet d’éviter, dans les raisonnements trop longs, la répétition de l’assomption et de la conclusion, en y

  1. C’est la proposition la plus générale, la majeure.
  2. La mineure.