Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/389

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mellement cette opinion dans le traité des Passions. — Ainsi l’avarice est la croyance que l’argent est chose bonne et honnête ; de même pour l’ivrognerie, l’intempérance et le reste.

La tristesse est une contraction irrationnelle de l’âme ; elle comprend plusieurs autres passions plus particulières : la pitié, l’envie, la rivalité, la jalousie, l’affliction, l’angoisse, l’inquiétude, la douleur et l’abattement. La pitié est la tristesse qu’on éprouve à la vue d’un malheur qu’on ne croit pas mérité ; l’envie une tristesse qu’inspire le bonheur d’autrui ; la rivalité est la tristesse qu’on éprouve de voir un autre en possession de ce qu’on désire ; la jalousie, une tristesse qui naît de ce que les avantages dont on jouit sont partagés par d’autres ; l’affliction, une tristesse accablante ; l’angoisse, une tristesse poignante, accompagnée d’embarras et d’incertitudes ; l’inquiétude, une tristesse que la réflexion ne fait qu’entretenir ou accroître ; la douleur, une tristesse accompagnée de souffrance ; l’abattement, une tristesse aveugle, dévorante, qui empêche de faire attention aux objets présents.

La crainte est la prévision d’un mal. Elle comprend la frayeur, l’appréhension, la confusion, la terreur, l’épouvante et l’anxiété : frayeur, crainte avec tremblement ; confusion, crainte de la honte ; appréhension, crainte d’une peine future ; terreur, crainte produite par la vue d’une chose extraordinaire ; épouvante, crainte accompagnée d’extinction de voix ; anxiété, crainte d’un objet inconnu.

Le désir est une tendance aveugle qui comprend le besoin, la haine, l’obstination, la colère, l’amour, la rancune, l’emportement. Le besoin est un désir non satisfait, séparé pour ainsi dire de son objet, aspirant