Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/397

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l’aborder. Chrysippe admet l’utilité des études libérales. Ils pensent que la justice ne nous oblige à rien envers les animaux, leur nature différant de la nôtre. Tel est, en particulier, l’avis de Chrysippe, au premier livre de la Justice, et de Posidonius dans le premier livre du Devoir. Zénon, dans la République, Chrysippe, au premier livre des Vies, et Apollodore, dans la Morale, prétendent que le sage peut éprouver de l’amour pour les jeunes gens dont la beauté révèle d’heureuses dispositions à la vertu ; que l’amour est un élan de bienveillance déterminé par la vue de la beauté et qu’il a pour objet, non pas l’union charnelle, mais l’amitié. C’est pour cela que Thrasonidès ayant en sa possession une femme qu’il aimait, ne voulut pas en user, parce qu’elle le détestait. L’objet de l’amour est donc l’amitié, comme le déclare formellement Chrysippe dans le traité de l’Amour, et ce sentiment n’a rien de répréhensible en lui-même. La beauté est la fleur de la vertu.

Il y a trois genres de vie : spéculative, pratique et rationnelle ; la dernière de beaucoup préférable, la nature ayant à dessein créé l’être raisonnable en vue de la spéculation et de la pratique.

Ils disent que le sage peut raisonnablement se donner la mort, soit dans l’intérêt de la patrie ou de ses amis, soit lorsqu’il souffre d’insupportables douleurs, lorsqu’il est infirme ou atteint d’un mal incurable. Ils veulent aussi que les femmes soient communes entre sages et que chacun puisse se servir de la première qui se présente : Zénon, dans la République, et Chrysippe dans le traité sous le même titre, ont reproduit cette opinion empruntée à Diogène le cynique et à Platon. Ils se fondent sur ce que, grâce à cette communauté, chacun aimera tous les enfants