Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/404

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’il éclaire et la terre entière et le ciel. Cela résulte encore de ce que l’ombre projetée derrière la terre est conique, et de ce qu’on aperçoit le soleil de tous les points à cause de sa grandeur. La lune a quelque chose de plus terrestre, comme étant plus rapprochée de notre globe. Du reste, ces corps ignés et les autres astres ont une nourriture propre : le soleil, qui est une flamme intellectuelle, s’alimente dans l’Océan ; la lune, étant mêlée d’air et voisine de la terre, s’alimente dans l’eau douce, suivant Posidonius, au sixième livre du Traité de Physique ; la terre fournit l’aliment des autres astres.

Ils admettent aussi la sphéricité des astres, la sphéricité et l’immobilité de la terre ; ils pensent que la lune n’a pas de lumière propre, mais emprunte au soleil celle dont elle brille. Les éclipses de soleil tiennent, suivant Zénon, dans le traité de l’Univers, à ce que la lune s’interpose entre son disque et la terre ; car lors de la conjonction on la voit passer sous le soleil et le cacher, pour le laisser ensuite reparaître, phénomène que l’on observe facilement dans un bassin rempli d’eau. Les éclipses de lune ont pour cause l’immersion de cet astre dans l’ombre de la terre, et de là vient qu’elle ne s’éclipse que lorsqu’elle est au plein. Si cela n’a pas lieu chaque mois lorsqu’elle se trouve en opposition avec le soleil, c’est que son mouvement étant incliné à celui du soleil, elle s’écarte au nord et au midi au lieu de se trouver dans le même plan que lui. Lorsqu’au contraire elle se rencontre dans un même plan avec le soleil et les objets intermédiaires, lorsqu’elle est de plus sur un même diamètre, elle s’éclipse. Cette rencontre a lieu, selon Posidonius, dans les signes de l’Écrevisse, du Scorpion, du Bélier et du Taureau.