Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/407

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Apollodore ajoute qu’elle est passible ; car si elle était immuable, les êtres qui en proviennent n’en viendraient pas. D’où il suit, selon le même auteur, qu’elle est divisible à l’infini. Chrysippe, au contraire, rejette la division à l’infini, en se fondant sur ce que le sujet qui reçoit la division n’est pas infini ; il admet, du reste, que la division n’a pas de bornes.

Les mélanges, dit Chrysippe, au troisième livre de la Physique, se font par la fusion de toutes les parties, et non par un simple enveloppement ou par juxtaposition ; qu’on jette, en effet, un peu de vin dans la mer, il surnage quelque temps distinct encore, puis il s’étend par degrés et finit par se confondre dans la masse.

Ils admettent l’existence de démons pleins de bienveillance pour l’homme et chargés de surveiller ses actions ; l’existence de héros, qui sont les âmes des hommes vertueux dégagées du corps.

Ils expliquent ainsi les phénomènes dont l’air est le théâtre : l’hiver a pour cause le refroidissement de l’air qui est au-dessus de la terre par suite de l’éloignement du soleil ; l’air doucement échauffé par le retour de cet astre produit le printemps ; l’été succède lorsque le soleil, dans sa marche vers le nord, embrase l’air qui est au-dessus de nous ; en s’éloignant de nouveau il produit l’automne. [Les vents sont des courants d’air qui empruntent leurs noms] aux lieux d’où ils viennent[1]. Ils ont pour cause l’évaporation des nuages sous l’influence du soleil. L’arc-en-ciel résulte de la réflexion des rayons solaires sur les nuées humides. Posidonius dit, dans la Météorologie, que

  1. Ce qui est entre crochets manque dans Diogène. Casaubon a restitué le texte à l’aide de Plutarque (de Placit. Phil., III, 7 ).