Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/41

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Thalès, enfant de l’Ionie, le plus savant des astronomes.
Milet l’a donné au monde.

Il cite comme de lui les vers suivants qui faisaient partie des chants gnomiques :

Beaucoup de paroles ne sont pas une marque d’esprit.
Êtes-vous sage ? attachez-vous à une seule chose,
À un objet unique, mais important ;
Par là, vous mettrez un terme à l’intarissable caquetage des bavards.

On lui attribue les maximes suivantes : « Dieu est le plus ancien des êtres, car il est par lui-même ; — le monde est ce qu’il y a de plus beau, étant l’œuvre de Dieu ; — l’espace est ce qu’il y a de plus grand : il embrasse tout ; — l’esprit ce qu’il y a de plus rapide : il se répand à travers toutes choses ; — la nécessité ce qu’il y a de plus puissant : elle triomphe de tout ; — le temps ce qu’il y a de plus sage : il fait tout découvrir. »

Il disait encore qu’il n’y a aucune différence entre la vie et la mort : « Qui t’empêche donc de mourir ? lui dit-on. — C’est, reprit-il, qu’il n’y a aucune différence. »

On lui demandait lequel avait précédé, du jour ou, de la nuit : « La nuit, dit-il, a précédé d’un jour. »

Interrogé si les mauvaises actions échappaient à la connaissance des dieux, il répondit : « Pas même les pensées. »

Une autre fois, un adultère lui ayant demandé s’il pouvait jurer n’avoir pas commis d’adultère, il lui dit : « Le parjure n’est pas pire que l’adultère. » Quelle est, lui disait-on, la chose la plus difficile ? — Se connaître soi-même, reprit-il. — La plus aisée ? — Donner des conseils. — La plus agréable ? — Réus-