Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/410

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qu’à l’embrasement du monde ; mais Chrysippe restreint cette propriété aux âmes des sages. Ils distinguent dans l’âme huit parties : les cinq sens, la faculté génératrice, la faculté expressive et le raisonnement. Chrysippe, au IIe livre de la Physique, et Apollodore disent que, dans la vision, nous percevons au moyen d’un cône d’air lumineux qui s’étend de l’œil à l’objet. Le sommet de ce cône est à l’œil, et l’objet vu en forme la base ; ce cône d’air continu est comme une baguette qui nous indique l’objet. L’audition a lieu lorsque, par suite d’un choc, il se produit, dans l’air placé entre celui qui parle et celui qui entend, un mouvement analogue à ces ondes circulaires qu’on voit s’étendre dans une citerne quand on y jette une pierre, et que l’agitation, en se propageant, arrive à l’oreille. Le sommeil résulte d’un affaissement de la faculté sensitive dans la partie hégémonique de l’âme. Les passions sont produites par les mouvements du souffle constitutif de l’âme.

La semence, disent-ils, est une chose capable de produire des êtres semblables à ceux dont elle provient. Dans celle de l’homme, à l’élément humide se mêlent des parties de l’âme dans une mesure proportionnée à la capacité des parents. Chrysippe dit, au Ile livre de la Physique, que la substance propre de la semence est une sorte de souffle ; qu’en effet les semences déposées en terre ne germent pas lorsqu’elles sont desséchées, preuve évidente que leur énergie productrice tient à un souffle qui s’est évaporé. Sphérus prétend que la semence provient de la totalité du corps, et que c’est pour cela qu’elle en reproduit toutes les parties. Il ajoute, avec plusieurs autres stoïciens, que la semence de la femelle est in-