Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/414

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gardait comme indifférentes les actions qui tiennent le milieu entre la vertu et le vice. Il a laissé des ouvrages fort courts, mais pleins de force, dans lesquels il institue une polémique contre Zénon.

On rapporte que pendant son enfance il était recherché par de nombreux amants, et que Zénon, pour les écarter, lui fit raser la tête, ce qui mit fin à leurs poursuites. Voici les titres de ses ouvrages : de l’Exercice ; des Passions ; de l’Opinion ; le Législateur ; l’Accoucheur ; les Contradictions du maître ; le Préparateur ; le Directeur ; Mercure ; Médée ; Dialogues moraux.




CHAPITRE IV.


DENYS.

Denys le Transfuge, fils de Théophante, était originaire d’Héraclée. Cruellement tourmenté par un mal d’yeux, il reconnut que la douleur n’est pas chose indifférente, et établit le plaisir pour fin. Dioclès dit qu’il avait suivi d’abord les leçons d’Héraclide, son concitoyen, puis d’Alexinus et de Ménédème, et enfin de Zénon. Il avait eu dans sa jeunesse une vive passion pour les lettres et avait composé des poésies dans tous les genres ; plus tard il s’attacha à Aratus qu’il prit pour modèle. Lorsqu’il eut quitté Zénon, il se tourna vers les cyrénaïques, se mit à fréquenter les lieux de débauche et se livra publiquement à tous les plaisirs. Il mourut d’inanition à l’âge de quatre-vingts ans. On lui attribue les ouvrages suivants : de l’Im-