Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/450

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Ils ont coutume, lorsque quelque étranger arrive parmi eux pour juger la valeur de leurs discours, de l’étourdir par un fatras d’antithèses, de conclusions, de comparaisons, de sophismes, de grandeurs, jusqu’à lui en rompre la tête.

Mnésimaque dit dans l’Alcméon :

Nous sacrifions à Apollon comme à un dieu pythagoricien, en ne mangeant absolument rien qui ait eu vie.

Aristophon dit de son côté dans la Pythagoricienne.

Il racontait que, descendu au séjour des ombres, il les avait toutes observées, et qu’il avait vu les pythagoriciens placés de beaucoup au-dessus des autres morts ; seuls ils étaient admis à la table de Pluton, à cause de leur piété. — Voilà un dieu fort accommodant, s’il se plaît dans la compagnie d’aussi sales personnages.

Et ailleurs dans la même pièce :

Ils ne mangent que des légumes et ne boivent que de l’eau. Mais quel est le jeune homme qui pourrait supporter leurs poux, leur manteau sale et leur crasse ?

Voici comment mourut Pythagore : il était chez Milon, avec ses compagnons, lorsque quelqu’un de ceux qu’il avait éconduits mit, pour se venger, le feu à la maison. Suivant une autre version, les Crotoniates auraient mis eux-mêmes le feu pour échapper à la tyrannie qu’ils redoutaient de sa part. Pythagore parvint à s’échapper ; mais on l’atteignit dans sa fuite ; car étant arrivé près d’un champ de fèves il s’était arrêté en disant : « Il vaut mieux être pris que de les fouler aux pieds ; plutôt mourir que de parler. » Il fut alors égorgé par ceux qui le poursuivaient. La plupart de ses compagnons, au nombre de quarante, périrent dans cette circonstance ; très-peu échappèrent, parmi lesquels Archytas de Tarente et Lysis dont