Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/453

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des choses animées, nous en faisons tous autant. Lorsqu’on mange du bouilli, du rôti et du salé, ne sont-ce pas là des choses privées de vie et de sentiment ?

Autre :

Admirez la sagesse de Pythagore : il ne voulait pas goûter de viande et prétendait que c’était là un crime ; mais il en servait aux autres. Étrange sage, qui fait commettre aux autres les crimes qu’il s’interdit à lui-même !

Autre :

Voulez-vous connaître l’esprit de Pythagore ? regardez la face empreinte sur le bouclier d’Euphorbe. « J’étais ce guerrier, dit-il, j’ai vécu autrefois ; je pouvais, lorsque je n’étais plus, dire ce que j’étais quand j’étais vivant. »

Autre, sur sa mort :

Hélas ! hélas ! pourquoi Pythagore a-t-il honoré les fèves au point de mourir pour elles avec ses disciples ? Il rencontre un champ de fèves, et, pour ne pas les fouler aux pieds, il se laisse tuer au bord du chemin par les Agrigentins.

Il florissait vers la soixantième olympiade. Son école n’a pas duré moins de neuf ou dix générations, puisqu’Aristoxène a connu les derniers pythagoriciens, Xénophilus de Chalcis en Thrace, Phanton, Échécrate, Dioclès et Polymnestus, tous de Phlionte. Ces philosophes étaient disciples des Tarentins Philolaüs et Eurytus.

Il y a eu quatre Pythagore à peu près contemporains : le premier était un tyran originaire de Crotone ; le second, natif de Phlionte, était maître d’exercices (chef d’un gymnase de gladiateurs suivant quelques-uns) ; le troisième était de Zacynthe ; le quatrième était celui dont nous parlons, le chef de cette philosophie secrète, leur maître enfin ; car c’est de lui qu’est venue