Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/469

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ancêtres. On les dit originaires de Myra et du nombre des Troyens qu’amena avec lui Laomédon, homme généreux s’il en fut, ainsi que l’atteste l’histoire. Quant à mes écrits que tu me demandes, ils n’ont pas encore reçu la dernière main ; tels quels, je te les envoie ; je ne te recommande pas d’en prendre soin, car sur ce point nous avons l’un et l’autre les mêmes principes. Porte-toi bien.

Voilà en quels termes ils s’écrivaient de part et d’autre. Il y a eu quatre Archytas : le premier est celui dont nous venons de parler ; le second est un musicien de Mitylène ; le troisième a écrit sur l’agriculture ; le quatrième est un épigrammatiste. Quelques auteurs en comptent un cinquième, un architecte dont on a un ouvrage sur la mécanique, commençant par ces mots : « J’ai appris ceci de Teucer de Carthage. »

On rapporte du musicien le trait suivant : comme on lui reprochait de ne pas se faire écouter, il répondit : « Mon instrument parle pour moi. » Quant au pythagoricien, Aristoxène rapporte que, pendant tout le temps qu’il fut général, il ne fut jamais vaincu ; mais que l’envie l’ayant forcé à abdiquer le commandement, les soldats se laissèrent aussitôt surprendre. Il est le premier qui ait appliqué les mathématiques à la mécanique ; le premier aussi il a donné une impulsion méthodique à la géométrie descriptive en cherchant sur des sections du demi-cylindre une moyenne proportionnelle qui permît de trouver le double d’un cube donné. Enfin il est le premier, au dire de Platon dans la République, qui ait donné la mesure géométrique du cube.