Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/485

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pour les études philosophiques et la tranquillité qu’elles procurent.

Il a le premier proclamé que la terre est ronde et qu’elle occupe le centre du monde. Il admettait deux éléments, le feu et la terre, le premier considéré comme principe organisateur, l’autre comme matière. Il faisait naître primitivement les hommes du limon de la terre, et identifiait avec la terre et le feu le froid et le chaud dont il tirait toutes choses. Pour lui, l’âme et l’intelligence sont une seule et même chose, ainsi que l’atteste Théophraste dans la Physique, ouvrage où il a exposé les doctrines de presque tous les philosophes.

Parménide distinguait deux espèces de philosophie, l’une fondée sur la vérité, l’autre sur l’opinion ; voici ses paroles :

Il faut que tu connaisses toutes choses, et les entrailles incorruptibles de la vérité persuasive, et les opinions des mortels, qui ne renferment pas la vraie conviction.

C’est en vers qu’il avait exposé ses idées philosophiques, aussi bien qu’Hésiode, Xénophane et Empédocle. Il voyait dans la raison le criterium du vrai et n’admettait pas la certitude des données sensibles ; ainsi il dit :

Que la coutume ne te jette pas dans cette route battue où l’on ne porte que des yeux aveugles, des oreilles et une langue retentissantes ; mais juge avec la raison cette solide démonstration.

C’est là ce qui a fait dire de lui par Timon :

Parménide, cet esprit vigoureux, ce philosophe illustre,
Qui a rapporté aux vaines images les erreurs de la pensée.

Platon a composé sur lui un dialogue intitulé Par-