Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/492

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logie et l’astronomie ; plus tard, il suivit les leçons de Leucippe et même, au dire de quelques auteurs, d’Anaxagore, plus âgé que lui de quarante ans. Cependant Démocrite prétendait, suivant Phavorinus, dans les Histoires diverses, que les doctrines d’Anaxagore sur le soleil et la lune n’étaient pas de lui et que c’étaient d’anciennes découvertes qu’il s’était appropriées ; il critiquait son système sur l’organisation du monde et sur l’intelligence ; enfin il nourrissait contre lui des sentiments hostiles parce qu’il ne l’avait pas admis à ses entretiens. Comment donc aurait-il été son disciple comme on le prétend ? Démétrius, dans les Homonymes, et Antisthène dans les Successions, assurent qu’il voyagea en Égypte pour apprendre la géométrie auprès des prêtres, et qu’il alla aussi chez les Chaldéens, en Perse et jusqu’à la mer Rouge. Quelques auteurs prétendent même qu’il s’entretint avec les gymnosophistes de l’Inde et parcourut l’Éthiopie.

Il avait deux frères plus âgés que lui, avec lesquels il partagea l’héritage paternel. La plupart des auteurs s’accordent à reconnaître qu’il prit pour lui l’argent comptant, afin de subvenir aux frais de ses voyages, mais qu’il ne se réserva que la plus petite portion de l’héritage, ce qui pourtant ne le garantit pas contre les soupçons de ses aînés. Démétrius prétend que sa part s’élevait à plus de cent talents et qu’il les dépensa entièrement. Démétrius cite aussi un exemple de son ardeur sans bornes pour l’étude : il s’était réservé, dans le jardin qui entourait la maison, une petite cellule où il s’enfermait seul ; un jour son père amena à ce même endroit et y attacha un bœuf qu’il voulait sacrifier ; Démocrite ne s’en aperçut pas pendant fort longtemps, et il fallut que son père vînt l’appeler pour le sacrifice et l’avertît que le bœuf était là. On lit en-