Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/57

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faisait Jupiter, il en reçut cette réponse : « Il abaisse les grands et élève les petits. » On lui demandait à lui-même ce qui distingue l’homme instruit de l’ignorant : « Les bonnes espérances, » dit-il. À cette question : Quelles sont les choses les plus difficiles ? il répondit : « Taire un secret, bien employer son temps, supporter une injustice. »

On lui doit encore ces préceptes : « Retenez votre langue, surtout dans un festin. — Ne parlez mal de personne, si vous ne voulez entendre, à votre tour, des choses désobligeantes. — Point de menaces ; cela ne convient qu’aux femmes. — Que le malheur d’un ami vous trouve plus empressé que sa bonne fortune. — Faites un mariage assorti. — Ne dites pas de mal des morts. — Respectez la vieillesse. — Veillez sur vous-même. — Plutôt une perte qu’un gain honteux : l’un n’afflige qu’une fois ; l’autre est une source éternelle de regrets. — Ne riez pas des malheureux. — Êtes-vous puissant ? soyez bienveillant, afin qu’on ait pour vous plus de respect que de crainte. — Apprenez à bien gouverner votre propre maison. — Que la langue chez vous ne devance pas la pensée. — Domptez la colère. — Ne rejetez point la divination. — Ne désirez pas l’impossible. — Ne vous hâtez point en route. — Ne gesticulez pas en parlant : c’est le propre d’un insensé. — Obéissez aux lois. — Menez une vie paisible. »

Parmi ses vers gnomiques, les plus célèbres sont ceux-ci :

La pierre de touche sert à éprouver l’or et en fait connaître la pureté ; de même aussi l’or éprouve l’homme et met en évidence les bons et les méchants.

On dit qu’arrivé à la vieillesse il se rendait lui-même ce témoignage, qu’il n’avait pas conscience de