Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/59

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a remporté au pugilat la couronne d’olivier. Son père mourut de joie en voyant son triomphe. Ne le plaignons pas ! Moi aussi, puissé-je avoir une pareille fin.

On grava cette inscription au bas de sa statue :

Sparte, terrible par sa lance, a donné le jour à Chilon, le plus grand des sept sages.

On lui doit cette maxime- : « Caution, ruine prochaine. » On a aussi de lui cette courte lettre :

CHILON À PÉRIANDRE.

Tu m’ordonnes de renoncer à marcher contre les émigrés, et tu me menaces de prendre les armes de ton côté. Pour moi, je pense qu’un roi absolu a déjà bien de la peine à se maintenir chez lui, et j’estime heureux le tyran qui meurt naturellement dans son lit.




CHAPITRE IV.


PITTACUS.

Pittacus de Mitylène eut pour père Hyrrhadius, originaire de Thrace, selon Duris. Uni aux frères d’Alcée, il renversa Mélanchrus, tyran de Lesbos. Investi ensuite du commandement de l’armée mitylénienne, dans la guerre que se firent les Mityléniens et les Athéniens au sujet du territoire d’Achille, il résolut de terminer le différend par un combat singulier contre le général athénien Phrynon, qui avait remporté le prix du pancrace aux jeux olympiques. Ayant caché un filet sous son bouclier, il enveloppa soudainement son adversaire, le tua et assura ainsi aux siens le territoire disputé. Cependant Apollodore dit, dans