Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/69

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leurs conseils. — Maîtrisez vos passions. — N’ayez jamais recours à la violence. — Instruisez vos enfants. — Calmez les haines. — Ne faites à votre femme ni caresses ni reproches en présence des étrangers ; l’un est de la sottise, l’autre de la folie. — Ne punissez pas un serviteur ivre ; vous paraîtriez ivre vous-même. — Faites un mariage assorti ; car si vous prenez une femme d’une naissance supérieure à la vôtre, ses parents seront vos maîtres. — Ne riez pas de ceux qu’on tourne en ridicule ; vous vous en feriez des ennemis. — Ne vous laissez ni enorgueillir par le succès ni abattre par l’adversité. — Apprenez à supporter courageusement les vicissitudes de la fortune. »

Il mourut vieux, à l’âge de soixante-dix ans. On mit sur son tombeau l’inscription suivante :

Lindos qui brille au milieu des flots pleure la mort du sage Cléobule, auquel elle a donné le jour.

Il avait pour maxime : « Le bien, c’est la mesure. »

Voici une lettre qu’il écrivit à Solon.

CLÉOBULE À SOLON.

Tu as de nombreux amis, et partout on s’empressera de te recevoir. Je crois cependant que nul séjour n’est préférable pour Solon à celui de Lindos. C’est une ville libre, dans une île battue de tous côtés par les flots et où tu n’auras rien à redouter de Pisistrate ; sans compter que de toutes parts tes amis pourront y accourir vers toi.