Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/76

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Scythe, il lui dit : « Ma patrie me fait honte, et toi tu fais honte à la tienne. »

On lui proposa un jour cette question : « Quelle est, dans l’homme, la chose qui est en même temps bonne et mauvaise ? — La langue, » dit-il.

Il prétendait que mieux vaut un seul ami estimable qu’une foule d’amis vicieux. Il définissait la place publique : « Un lieu établi pour se tromper mutuellement et s’enrichir par des moyens déshonnêtes. » Un jeune homme l’ayant insulté dans un repas, il lui dit : « Jeune homme, si tu ne peux porter le vin à ton âge, tu porteras l’eau quand tu seras vieux. »

Quelques auteurs lui attribuent l’invention de deux objets usuels, l’ancre et la roue du potier. On a de lui cette lettre :

ANACHARSIS À CRÉSUS.

Roi des Lydiens, je suis venu chez les Grecs pour étudier leurs mœurs et leurs institutions ; mais je n’ai pas besoin d’or. Il me suffit de retourner chez les Scythes meilleur que je n’en suis venu. J’irai à Sardes cependant, mais seulement parce que je tiens à te voir et à mériter ton estime.




CHAPITRE IX.


MYSON.

Myson, fils de Strymon, suivant Hermippe, cité par Sosicrate, est mis au nombre des sept sages. Il était originaire de Chénée, bourg de l’Œta ou de la Laconie. Son père exerçait, dit-on, la tyrannie. On prétend aussi qu’Anacharsis ayant demandé à l’oracle d’Apollon quel homme était plus sage que lui, reçut