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CHAPITRE IV.


ARCHÉLAÜS.

Archélaüs, d’Athènes ou de Milet, fils d’Apollodore, ou, selon d’autres, de Myson, fut disciple d’Anaxagore et maître de Socrate. Le premier il apporta de l’Ionie à Athènes la philosophie physique[1], ce qui lui valut le surnom de Physicien. Une autre raison de ce surnom, c’est que cette branche de la philosophie finit avec lui, Socrate ayant fondé la morale. Archélaüs paraît cependant avoir abordé aussi la morale ; car il a traité des lois, des biens et du juste. Socrate fut en cela son disciple ; mais ayant étendu cette science, il passa pour en être l’inventeur.

Archélaüs assignait deux causes à la production des êtres, le froid et le chaud. Il disait aussi que les animaux ont été formés du limon de la terre ; que le juste et l’injuste résultent non pas de la nature, mais de la loi. Voici, du reste, l’ensemble de son système : l’eau étant soumise à l’action de la chaleur, une partie se dessèche, se condense et forme la terre ; une autre partie s’évapore et produit l’air. C’est pour cela que la terre est embrassée par l’air et soumise à son action. L’air lui-même subit l’action du feu qui l’embrasse dans son mouvement circulaire. La terre, une fois échauffée, a produit les animaux, auxquels elle fournissait d’abord pour nourriture un limon semblable au lait ; les hommes ont été formés de la même manière. Archélaüs est le premier qui ait dit que la

  1. C’est Anaxagore qui a le premier introduit la philosophie ionienne à Athènes.