Page:Dionne - Le Parler populaire des Canadiens français, 1909.djvu/115

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Bouger (ne pas), loc.

Se détromper. Ex. Bouges pas, l’ami, vous êtes à côté de la coche.

Bougon, n. m.

— Bout d’homme.

— Pipe dont le tuyau est très court.

Bougonner, v. n.

Gronder entre ses dents. Mot français vieilli, qui, en patois normand, signifie travailler mal, chiffonner.

Bougonneux, n. et adj. — Qui bougonne à tout propos.

Bougrant, adj.

Ennuyeux, fâcheux. Ex. C’est-y pas bougrant que de se voir pris dans cette sale affaire !

Bougre-à-bougre (être), loc. — A couteaux-tirés. (B. P. F.)

Bougrement, adv.

Beaucoup, très. Ex. C’est bougrement ennuyeux que ce temps de pluie.

Bougrer, v. a.

— Jeter. Ex. Bougre-moi ça à l’eau.

— Donner. Ex. Je vais te bougrer une tape. Bougre-moi la paix. Bougre-moi patience.

Bougrer (se), v. pron.

Se moquer. Ex. Je me bougre pas mal de toi.

Bougrèse, n. f.

— Bougresse.

— Grand, fort, sérieux. Ex. J’ai une bougrèse d’envie de te flanquer une gnole.

Bougrine, n. f.

Vêtement de dessus sans forme particulière. Ex. Qu’est-ce que tu as de l’air, avec cette vieille bougrine sur le dos !

Bouille, 3e pers. s. ind. prés.

Bout. Ex. L’eau bouille à gros bouillons dans la bombe.

Bouillie, n. f.

— Bouillie pour les chats, travail inutile, peine sans profit.

— Bouillie sans sel, mets mal apprêté,

— Ramener la peau par-dessus la bouillie, donner des arguments qui ont été plusieurs fois répétés.