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pas de volonté particulière à impoſer. Toute influence, tout pouvoir, leur appartiennent ſur la perſonne de leurs mandataires ; mais c’eſt tout. S’ils dictoient des volontés, ce ne ſeroit plus cet état repréſentatif ; ce ſeroit un état démocratique.

On a ſouvent obſervé, dans cette Aſſemblée, que les Bailliages n’avoient pas le droit de donner des Mandats impératifs ; c’eſt moins encore. Relativement à la Loi, les Aſſemblées commettantes n’ont que le Droit de commettre. Hors de là, il ne peut y avoir entre les Députés & les Députans directs, que des mémoires, des conſeils, des inſtructions. Un Député, avons nous dit, eſt nommé par un Bailliage, au nom de la totalité des Bailliages ; un Député l’eſt de la Nation entière ; tous les Citoyens ſont ſes Commettans : or, puiſque dans une Aſſemblée Bailliagère, vous ne voudriez pas que celui qui vient d’être élu, ſe chargeât du vœu du petit nombre contre le vœu de la majorité, vous ne devez pas vouloir, à plus forte raiſon, qu’un Député de tous les Citoyens du Royaume écoute le vœu des ſeuls Habitans d’un Bailliage ou d’une Municipalité, contre la volonté de la Nation entière. Ainſi il n’y a, il ne peut y avoir, pour un Député, de Mandat impératif, ou même de vœu poſitif, que le vœu National ; il ne ſe doit aux Conſeils de ſes Commettans directs, qu’autant que ces