Page:Discours sur les révolutions de la surface du globe, et sur les changemens qu'elles ont produits dans le règne animal.djvu/103

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bles astronomiques ont été calculées après coup, et mal calculées, et que leurs traités d’astronomie sont modernes et antidatés, seront-ils portés à diminuer encore beaucoup cette antiquité prétendue des Vedas ?

Cependant, au milieu de toutes les fables braminiques, il échappe des traits dont la concordance, avec ce qui résulte des monumens historiques plus occidentaux, est faite pour étonner.

Ainsi leur mythologie consacre les destructions successives que la surface du globe a essuyées, et doit essuyer à l’avenir ; et ce n’est qu’à un peu moins de cinq mille ans qu’ils font remonter la dernière [1]. L’une de ces révolutions, que l’on place à la vérité infiniment plus loin de nous, est décrite dans des termes presque correspondans à ceux de Moïse[2].

M. Wilfort assure même que dans un autre événement de cette mythologie, figure un personnage qui ressemble à Deucalion, par l’origine, par le nom, par les aventures, et jusque par le nom et les aventures de son père[3].

  1. Celle qui a donne naissance à l’âge présent ou cali yug (l’âge de terre) : elle remonte à quatre mille neuf cent vingt-sept (trois mille cent deux ans avant Jésus-Christ). Voyez Legentil, Voyage aux Indes, tome I, page 235 ; Bentley, Mém. de Calcutta, tome VIII de l’édition in-8o., page 212. Ce n’est que cinquante-neuf ans plus haut que le déluge de Noé, selon le texte samaritain.
  2. Le personnage de Satyavrata y joue le même rôle que Noé : il s’y sauve avec sept couples de saints. Voyez Will. Johnes , Mém. de Calcutta, tome 1, in-8o., page 230, et traduction française in-4o., page 170 ; et dans le Bagavadam (ou Bagvata), traduction de Fouché d’Obsonville, page 212.
  3. Cala-Javana, ou dans le langage familier Cal-Yun, à qui ses partisans peuvent avoir donné l’épithète de deva, deo (dieu), ayant attaqué Chrishna (l’Apollon des Indiens) à la tête des peuples septentrionaux (des Scythes, tel qu’était Deucalion selon Lucien), fut repoussé par le feu et par l’eau. Son père Garga avait pour l’un de ses surnoms Pramathesa (Prométhée) ; et selon une autre légende, il est dévoré par l’aigle Garuda. Ces détails ont été extraits par M. Wilfort (dans son Mémoire sur le mont Caucase, parmi ceux de Calcutta, tome VI de l’édition in-8o., page 507) du drame sanscrit intitulé Hari-Vansa. M. Charles Ritter, dans son Vestibule de l’histoire européenne avant Hérodote, en conclut que toute la fable de Deucalion était d’origine étrangère, et avait été apportée en Grèce avec les autres légendes de cette partie du culte grec qui était venue par le Nord, et qui avait précédé les colons égyptiens et phéniciens. Mais s’il est vrai que les constellations de la sphère