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et non à ce prétendu art, perdant de plus en plus de son prestige, qui cherche ses remèdes pour la plupart dans la pharmacie au lieu d’en appeler à la nature.

§ III. Preuves du Végétarisme.

1. Preuves anatomiques.

Le végétarisme, disions-nous tout à l’heure, est plus naturel que le régime des viandes et des excitants, disons mieux, il est même le seul naturel, car l’alimentation animale n’est pas instinctive dans l’homme, elle est contre sa nature, car, d’après notre organisation nous sommes créés pour manger les fruits et les grains et non la viande.

Oui, l’homme est essentiellement frugivore, sa conformation le montre avec une parfaite évidence, et les meilleurs autorités scientifiques l’attestent. Nos dents et mâchoires, nos organes digestifs, même nos mains et nos pieds le prouvent. Cuvier, le grand naturaliste, dit dans son règne animal (t. I p. 86) :

„ L’homme paraît fait pour se nourrir principalement de fruits, de racines et d’autres parties succulentes des végétaux. Les mains lui donnent la facilité de les cueillir, ses mâchoires courtes et de force médiocre d’un côté, ses canines égales aux autres dents de l’autre, ne lui permettraient guère ni de paître de l’herbe, ni de dévorer de la chair, s’il ne préparait ses aliments par la cuisson.”

Flourens, Gassendi, Daubenton, Ray, Lawrence, Huxley, Darwin et Kæckel sont tous, plus ou moins, du même avis. Ce dernier, une des gloires de l’anatomie comparée de nos jours, vient de dire dans un de ses ouvrages sur l’origine du genre humain :

„Qu’on examine l’un après l’autre, tous les organes du corps humain, et toujours on trouvera que l’homme se rapproche plus des singes supérieurs ou anthropoïdes, que ceux-ci ne se rapprochent des singes inférieurs, mais les singes supérieurs sont de purs frugivores, par conséquent l’homme aussi, du moins par nature.”

Le canal intestinal de l’homme est également une preuve de sa nature frugivore ; ce canal est le plus court chez les carnivores, chez le lion il est triple de la longueur totale du corps ; chez l’homme il est de 7 à 8 fois plus long et enfin chez les herbivores il dépasse de 28 fois la longueur du corps.

La brièveté de ce travail ne nous permet pas de multiplier comme nous le pourrions, les preuves anatomiques.