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Nous concluons de ces quelques arguments physiologiques que l’usage de la viande est pour le moins inutile, que très-souvent il devient dangereux et qu’il est plus rationnel de vivre du régime végétal ou lacto-végétal.

4. L’homme doit-il tuer les animaux pour se nourrir ?

Le Végétarisme est en outre plus humain, et par conséquent plus moral que le régime carnivore.

Voici pourquoi : N’étant pas créés pour manger la viande et pouvant parfaitement nous en passer, c’est un acte d’inhumanité et de cruauté de tuer l’animal ou de le torturer en l’engraissant pour en manger la viande.

La tuerie des animaux n’enlève-t-elle pas à l’homme tout ou partie des sentiments que nous devons avoir pour des êtres qui sentent comme nous, et qui comme nous aiment vivre ?

Les végétariens ne se nourrissant que de végétaux ou tout au plus de laitage, respectent leurs utiles auxiliaires et ne les égorgent pas pour en manger la viande et même boire le sang. Ils ne se défendent que contre les animaux nuisibles.

Au lieu d’augmenter encore les luttes qui se font autour de lui, l’homme devrait s’efforcer de propager la paix et l’harmonie.

Ainsi compris et pratiqué, le végétarisme devient une de nos plus belles lois morales ; donnant une acception des plus larges au saint commandement „tu ne tueras point”, il veut arriver à la paix le plus possible, sur terre, il veut abolir la guerre inutile entre l’homme et l’animal et surtout celle d’homme à homme, ces luttes fratricides qui pour la plupart sont à mettre sur le compte de nos passions, de nos convoitises, de notre cruauté.

Oui, il y a une lutte, mais une lutte noble, consistant à féconder la terre à la sueur de notre front et non à l’engraisser avec le sang de notre prochain, dont l’évangile nous dit :

Aime-le comme toi-même !
5. Valeur esthétique du Végétarisme.

Le végétarisme est certes plus esthétique que l’alimentation animale, il ne connait point les horreurs de l’abattoir et de la boucherie.

Cette ménagère qui coupe la gorge à un pauvre animal, qui