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50, 000 fixés par la Constitution de l’an III[1], a seule inspiré ceux qui ont tracé ces divisions irrégulières du sol parisien.

Aujourd’hui, la répartition de la population entre les douze arrondissements s’écarte beaucoup des conditions d’équilibre qu’on avait cherché si laborieusement à remplir. Tandis que, suivant le recensement de 1856, le 8e arrondissement compte 144,748 habitants, et le 2e, 121,080, on n’en trouve que 35,490 dans le 4e, et 89,218 dans le 9e.

C’est qu’il faut, dans un pareil travail, beaucoup plus difficile qu’on ne le pense, prévoir l’avenir en même temps qu’on règle le présent, et, par ce motif, ne s’imposer aucune limite absolue de population ni de surface. Tel arrondissement, qui n’est pas susceptible de voir le nombre de ses habitants s’accroître considérablement, peut être sans inconvénient rendu plus populeux que tel autre, qui renferme des espaces vides, sur lesquels le mouvement des constructions doit se porter. D’un autre côté, il en est qui semblent, au premier aperçu, avoir une étendue trop grande, mais qu’on ne saurait restreindre, sans réduire leur population à un chiffre insuffisant pour motiver l’établissement d’une mairie et d’une justice de paix, tandis qu’ailleurs, des espaces, qui paraissent trop exigus, ne pourraient être élargis sans réunir plus d’habitants qu’il ne convient.

Les divisions tracées sur le plan soumis aux enquêtes ont été généralement trouvées satisfaisantes. Elles suivent presque toujours de grandes voies publiques, qui rendent les arrondissements faciles à distinguer, avantage précieux, car le lien qui unit les habitants d’une même circonscription est assez faible pour que, dans l’état actuel des choses, beaucoup éprouvent, à cause de l’irrégularité des limites, quelque incertitude sur la position de la mairie et de la justice de paix dont ils relèvent.

Néanmoins, je ne puis dire que le travail résumé au plan B, malgré les nombreuses études auxquelles mon administration s’est livrée avant de le proposer, soit a l’abri de toute critique fondée.

Il serait désirable que les nouveaux 4e, 7e et 11e arrondissements fussent amoindris ; car leur population est un peu trop élevée. Cette observation est surtout applicable au 7e arrondissement, qui peut encore recevoir de nombreuses constructions. Les deux autres ont, au contraire, peu d’avenir, sous ce rapport, et ils doivent même être traversés par des voies nouvelles, qui feront disparaître quelques-unes de leurs habitations.

  1. Art. 183.