Page:Documents relatifs à l’extension des limites de Paris.djvu/7

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tares ; sa population est de 351,189 habitants. Dans cette vaste zone, la police ne compte que 68 agents, brigadiers ou appariteurs, faisant fonctions de sergents de ville et d’inspecteurs de police. C’est un agent par 56 hectares environ et pour 5,165 habitants ! Or, comment avec un personnel si restreint exercer une surveillance efficace ? Et cependant, aucun point de la France n’appelle une police plus vigilance et plus ferme ! La population, en majeure partie mobile, se recrute, tantôt des ouvriers de la province et de l’étranger, tantôt de ceux qui refluent de l’intérieur de Paris, et au milieu de cette foule qui vit le jour dans Paris et la nuit dehors, qui passe incessamment d’une commune à l’autre, se disperse et se renouvelle sans cesse, viennent se cacher naturellement les existences douteuses et les industries suspectes.

La plupart des communes, frappées de l’inefficacité de la police, ont adressé à l’autorité publique des réclamations pressantes, soit par l’intermédiaire des magistrats municipaux, soit sous la forme de pétitions. Elles déclarent que l’absence de ressources financières les réduit à l’impuissance de remédier elles-mêmes à une situation intolérable. De quelle autre raison est-il besoin pour justifier le projet de rattacher les populations dont elles ne sauraient plus garantir la sécurité à une organisation plus sérieuse et plus forte ?


§ 3.


La principale objection que rencontre la mesure projetée est empruntée à la différence existant entre les taxes perçues aux barrières de Paris et celles auxquelles est assujettie la zone suburbaine.

Il est impossible assurément de méconnaître que nombre de personnes ont fondé sur cette différence dans les perceptions de l’octroi le calcul de leur vie. Une masse d’ouvriers et de petits employés cherchent dans la banlieue une existence économique et du travail, et même en face des intérêts généraux les plus élevés, cette considération ne peut être négligée, car ce serait oublier la sollicitude paternelle du Gouvernement de l’Empereur pour les classer laborieuses.

Mais s’il ne faut pas dissimuler la difficulté, il ne faut pas non plus l’exagérer.

Quand on rapproche du chiffre de la population recensée dans Paris en 1856 le montant des droits de toute espèce perçus aux barrières pendant la même année, on trouve une moyenne de 53 fr. 08 c. par individu, tandis que le montant des droits indirects de toute nature perçus également, en 1856, dans la zone comprise entre le mur d’octroi et l’enceinte fortifiée, divisé par la population de