Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/110

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l’influence d’un cauchemar. On l’eût cru poussé par le vent. Peter l’appela comme il passait.

« Bonjour, Hans Brinker, dit-il, ne nous voyez-vous pas ?

— Ah ! mynheer ! s’écria-t-il, est-ce vous ? Quel bonheur de vous rencontrer !

— Quelle insolence ! marmotta Karl entre ses dents. »

Et il s’élança vivement en avant, laissant derrière lui ses camarades qui paraissaient disposés à s’arrêter avec le capitaine.

« Je suis bien aise aussi de vous voir, Hans, lui répondit Peter d’une manière encourageante. Mais vous paraissez dans la peine. Puis-je vous servir à quelque chose ?

— Je suis dans la peine, mynheer, il est vrai, répondit Hans en baissant les yeux, dans une grande peine qui ne cessera pas de sitôt ! Pour l’instant, ce n’est pas de ma peine qu’il s’agit, mais bien d’un embarras inattendu que le hasard a mis en travers de ma route. »

Relevant alors les yeux et regardant Peter avec une expression presque heureuse, il ajouta :

« Cependant, si je ne me trompe, c’est Hans qui cette fois peut rendre service à Mynheer van Holp.

— Et comment cela ? s’écria Peter avec sa brusquerie hollandaise et ne faisant aucun effort pour cacher sa surprise.

— En vous restituant « ceci », mynheer. »

Et, en même temps, Hans lui présentait la bourse perdue.

« Hurrah ! crièrent tous les jeunes gens sortant de leurs poches leurs mains froides pour les faire tourner joyeusement en l’air.

— Merci, Hans Brinker, dit Peter d’un ton qui rendit le jeune homme plus fier que si le roi s’était agenouillé devant lui.

— Hurrah pour Hans Brinker ! s’écria Ben.

— Hurrah ! hurrah ! répondit toute la bande. »