Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/115

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Les deux jeunes gens patinèrent quelques instants en silence.

« Oui, c’est terrible ! mon pauvre bon Hans, dit Peter à la fin. Comment va votre père aujourd’hui ?

— Très-mal, mynheer.

— Pourquoi allez-vous chercher le docteur Boekman, Hans ? Il y a, à Amsterdam, d’autres médecins qui pourraient peut-être le soulager. Boekman est célèbre, il ne soigne que les riches, et ceux-ci l’attendent quelquefois en vain.

— Il m’a promis, mynheer, il m’a promis hier de venir voir le père dans huit jours. Mais à présent qu’il s’est fait un tel changement dans son état, nous ne pouvons pas attendre si longtemps. Le pauvre père va mourir. Oh ! mynheer, oserez-vous supplier le docteur de venir bien vite ? Il ne restera pas toute une semaine sans venir pendant que le père se meurt ! Le docteur est si bon !

— Bon ! répéta Peter surpris. Il a la réputation de posséder le plus mauvais caractère de toute la Hollande.

— Il a cet air-là parce qu’il est maigre et bourru, et que sa tête travaille toujours ; mais il a très-bon cœur, j’en suis sûr ; je l’ai vu dans ses yeux quand il m’a dit : « Sois tranquille, mon garçon, j’irai ! » Répétez au docteur ce que je vous ai raconté, mynheer, rappelez-lui sa promesse, et bien vrai il viendra.

— Je l’espère de tout mon cœur pour vous, Hans. Je comprends que vous ayez hâte de retourner chez vous. Promettez-moi que, si vous avez besoin d’un ami, vous irez trouver ma mère à Broek. Dites-lui que je vous ai ordonné d’aller la voir. Ma mère est de bon conseil, elle peut vous être d’une grande aide. Mais, avant de nous séparer, Hans Brinker, acceptez ces quelques florins, non comme une récompense de votre probité, mais comme le don d’un ami qui ne peut plus être refusé. »

Hans secoua résolument la tête.