Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/190

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et déclarant que leur voleur n’était autre que le voyageur qu’ils avaient vu se chauffer au feu de la salle du Lion-Rouge.

Ludwig fut un peu surpris de découvrir qu’il n’était que de taille ordinaire, surtout après l’avoir dépeint aux magistrats comme un géant aux larges épaules carrées et aux jambes d’une longueur extraordinaire. Poot déclara qu’il ne s’était réveillé qu’au bruit que faisait le voleur en se débattant sous l’étreinte de Peter ; et les autres ajoutèrent qu’il était juste de dire que le pauvre diable n’avait pas remué un muscle, dès l’instant qu’il s’était vu menacé de la pointe du couteau. La fille de l’hôte fit rougir Peter et sourire les juges en déclarant que « sans le joli garçon là-bas – elle désignait du doigt Peter – tous les jeunes maîtres auraient pu être assassinés dans leur lit, car cet homme affreux avait un grand couteau à lame brillante et longue comme le bras. Elle devait dire aussi que le « beau garçon » avait eu fort à faire pour le contenir, mais qu’il était trop modeste pour en convenir.

Finalement, après avoir été interrogés et réinterrogés par le commissaire, les témoins furent congédiés et le prisonnier renvoyé en prison.

« Le misérable ! s’écria Karl brutalement lorsqu’ils furent dans la rue, à votre place, Peter, je l’aurais tué séance tenante.

— Il est heureux pour lui alors, répondit Peter tranquillement, qu’il soit tombé en des mains plus clémentes. Il paraît qu’il a déjà été arrêté une fois sous la prévention de vol avec effraction. Il n’a pas réussi à voler, cette fois, mais il a crocheté la serrure, et aux yeux de la loi je crois que cela revient au même. De plus, il était armé, et cela rend l’affaire encore plus fâcheuse pour lui.

— Le pauvre homme ! dit Karl d’un ton de pitié affectée, on dirait que c’est votre frère.