Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/242

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presque épuisée, et le reste de la farine avait servi à faire la pâte que Gretel pétrissait. C’est à peine s’ils avaient pensé à manger depuis quelques jours, à peine s’ils avaient songé à leur dénûment. Dame Brinker était si sûre qu’elle et ses enfants gagneraient quelque chose avant d’en arriver au pire, qu’elle avait tout oublié dans la joie de la guérison de son mari. Elle n’avait même pas dit à Hans que les quelques pièces d’argent enfermées dans le vieux gant étaient dépensées.

Hans se reprochait maintenant de n’avoir pas appelé le docteur lorsqu’il l’avait vu monter le chemin d’Amsterdam.

« Il y a peut-être quelque erreur, » pensa-t-il. Le docteur sait bien que nous ne pouvons nous procurer ni viande ni vin doux, et cependant le père a l’air bien faible. Il faut que je trouve de l’ouvrage. Si Mynheer van Holp était venu de Rotterdam, je n’en manquerais pas. Mais le jeune M. Peter m’a recommandé de m’adresser à lui dans le cas où nous aurions besoin d’un service. Je vais aller le trouver. Oh ! si nous étions seulement en été ! »

Hans, tout en se parlant ainsi, courait vers le canal. Ses patins furent bientôt mis et il effleura vivement la glace dans la direction de la demeure de Mynheer van Holp.

« Il faut que le père ait de la viande et du vin tout de suite, murmurait-il. Mais comment pourrai-je gagner l’argent à temps pour qu’il ait tout cela aujourd’hui ! « Il n’y a pas d’autre moyen que d’aller, comme je l’ai promis, trouver M. Peter. Que lui coûterait à lui un présent de viande et de vin ? Lorsque le père aura mangé, je courrai à Amsterdam et je gagnerai l’argent nécessaire à la provision de demain.

Puis vinrent d’autres pensées qui lui firent battre le cœur et couvrirent ses joues de rougeur.

« Cela s’appelle mendier, cela. Les Brinker n’ont jamais