Page:Doff - Jours de famine et de détresse, 1943.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


JE FAIS DES VISITES


Un matin, ma mère me dit :

— Keetje, tu ne dois pas aller à l’école aujourd’hui : il faut faire ta visite chez Mademoiselle Smeders, puis tu iras, avec mes compliments, voir Mademoiselle Rendel[1].

— Mais, mère, elles n’aiment pas que je vienne chez elles.

— Nous n’avons pas le choix, ma Keetje. Elles nous donnent chaque fois un pain : nous ne pouvons laisser d’y aller.

Les Smeders et les Rendel étaient d’anciens voisins. Je m’acheminai, à travers la neige, vers

  1. En Hollande, les femmes mariées du peuple et de la petite bourgeoisie sont appelées Mademoiselle.