Page:Doin - Le dîner interrompu ou Nouvelle farce de Jocrisse, 1873.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
26

Jocrisse (à part bas à Laflûte et vivement)

Attention !… tu vas comprendre, dis comme moi (haut à M. Vincent) M. Vincent, vous v’n’ez dîner avec mon maître aujourd’hui. n’est-ce pas ?

Vincent

Sans doute, mais qu’a de commun ce dîner avec tes airs de funérailles ?

Jocrisse

M. Vincent, si j’vous disais que vous courez ici, un grand, un énorme, un formidable danger.

Vincent (effrayé)

Hein ?… Comment ?… Que veux tu dire ?

Laflûte (à part)

J’comprends pas encore.

Jocrisse

M. Vincent, t’ne’z vous à vos oreilles ?

Vincent (se touchant les oreilles)

Saperlotte ! si j’y tiens… Mais j’crois bien et fortement, encore.

Jocrisse

Eh ben, écoutez… il y a d’ça environ deux mois… Notre pauvre M. Plumet était-là… ici… dans cette même chambre où nous sommes… j’étais occupé à arranger quelques papiers sur cette table… quand tout à coup j’entends not’maître qui parlait tout seul et qui disait : « Oui… oui… rien de meilleur… de plus exquis… que les oreilles… surtout les oreilles coupées de suite »… Vous comprenez qu’en entendant cela, les